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Paul Zawadzki
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Rien n'est plus frappant aujourd'hui que l'extraordinaire difficulté des sociétés démocratiques à se représenter et à nommer leur devenir collectif. Le passé s'éloigne, l'avenir se brouille. Défiant nos capacités de prévisibilité, l'accélération du temps des choses débouche souvent sur la dépossession du temps des hommes. La crise des grandes figures idéologiques s'accompagne d'une difficulté inédite de nous inscrire comme individus dans la trame d'un temps et d'un sens partagés. Que l'on parle d'effondrement du temps prometteur ou de l'épuisement des énergies utopiques, la faiblesse des images d'avenir espéré affecte la possibilité même de concevoir des projets collectifs. Le temps dépolitisé est un temps recroquevillé sur le présent car tout projet politique engageait une transformation du monde à venir à partir d'un examen critique du passé. À travers la difficulté de nous penser comme contemporains de nos contemporains, ce qui est en jeu c'est notre capacité de faire société. Ajoutons, de faire société démocratique, c'est-à-dire de nous constituer à travers une volonté de nous gouverner en faisant notre histoire, autre manière, on l'aura compris, de parler du projet d'autonomie. Comment qualifier ce qui semble nouveau dans notre conscience du temps aujourd'hui ? Comment interpréter ce malaise dans la temporalité qui affecte profondément notre manière de nous penser, de penser les autres, de pratiquer (ou précisément de ne pas pratiquer) la politique. La valorisation individualiste et démocratique de l'immédiateté et de la discontinuité produirait-elle paradoxalement une logique d'abolition des conditions de possibilités du sujet moderne ? Réunis dans le cadre de l'École doctorale de science politique, les auteurs, venus de tous les horizons des sciences de l'esprit, ne s'accordent pas nécessairement sur les réponses. Mais ils partagent la conviction que ce n'est que par un travail transdisciplinaire que l'on peut patiemment avancer dans la construction de ces questions.
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Le sacré hors religions
Françoise Champion, Sophie Nizard, Paul Zawadzki
- Editions L'Harmattan
- Religions en questions
- 9 Octobre 2015
- 9782336272337
A partir de la distinction posée par Durkheim entre sacré et profane, cet essai pluridisciplinaire tente de repérer dans nos sociétés laïques contemporaines des formes modernes de religiosité : les notions de sens, de symbole, d'absolu, ne sont-elles pas autant de nouvelles divinités créées pour se substituer aux anciennes ?